La clinique pour enfants ‘Wildermeth‘ décide au début des années 2000 de s’intégrer au complexe hospitalier de Bienne dans le but d’améliorer ses services, et simultanément, diminuer les coûts d’exploitation grâce aux synergies possibles avec le centre hospitalier existant. Cette intégration n’est pas sans problèmes car la clinique pour enfants, en tant qu’institution existante depuis des décennies, souhaite conserver sa propre identité et visibilité. Du point de vue spécifiquement architectural et constructif, le problème est encore plus complexe : le terrain attribué pour le nouveau bâtiment est exigu et se trouve en-dessous d’un parking souterrain existant. La forme du bâtiment est le résultat de la nécessité d’un développement maximal de façade dans le périmètre constructible, afin qu’un maximum de locaux aie un contact avec l’extérieur. La géométrie de la structure de cette nouvelle annexe suit rigoureusement les appuis du parking souterrain sous-jacent. La structure du premier niveau est en béton armé, celle du niveau supérieur est en acier dans le but de réduire le plus possible les charges sur les niveaux inférieurs existants. Le développement spatial intérieur a la volonté d’éviter, étant données la spécificité des utilisateurs et du programme, les typologies spatiales conventionnelles des hôpitaux. Le long corridor rectiligne et obscur est abandonné et remplacé par des espaces circulatoires, baignés de lumière naturelle, ayant des formes dynamiques qui présentent des perspectives différentes et changeantes. Tous les espaces de circulation aboutissent dans leurs extrémités sur des points singuliers soit du paysage extérieur soit du paysage intérieur (cour ou éléments plastiques). Ceux-ci ne constituent pas seulement des espaces de circulation, mais aussi des lieux de rencontre et d’échanges, l’endroit où toutes les parties non définies du programme peuvent avoir lieu. Les verres colorés des façades ajoutent à ce paysage intérieur, créant des lumières et des reflets qui changent selon les saisons et les heures de la journée. Toutes les chambres des enfants se trouvent au rez-de-chaussée avec vue et accès sur le jardin, conçu de façon à être perçu depuis l’intérieur. Une série de pingouins (sculptures) animent le paysage ; depuis chaque local ou chambre, les enfants peuvent apercevoir ces animaux, établissant une dynamique très spéciale entre l’intérieur et l’extérieur. L’accès à la clinique se fait à-travers l’entrée principale du complexe hospitalier et non pas à-travers la nouvelle annexe.